En 1992, à Wuppertal en Allemagne, deux skinheads ont tué un homme qui se disait juif.
Amos Gitai interroge des témoins, des habitants, et des acteurs du procès.
« Ce film ne cherche pas à nous choquer comme le ferait un reportage qui décrirait une rencontre avec des néonazis. Dans le film, nous ne verrons pas une photo de la victime et nous ne saurons rien de lui, si ce n’est son nom. Gitai ne cherchera pas à les interviewer ni à les observer de loin. Eux et leur victime sont « hors » du film et c’est cette absence même qui crée la panique. Ce refus de nous laisser la possibilité de les regarder dans les yeux devient petit à petit la métaphore essentielle de ce autour de quoi le film s’articule. Gitai parle avec le procureur, les avocats des accusés, les parents du propriétaire du bar, les habitants de la ville : ceux qui ont entendu parler de l’incident et ceux qui ne sont pas au courant. Ceux qui sont impliqués et ceux qui ne le sont pas, ceux qui ont peur de parler et ceux qui le souhaitent. Comme ces jeunes dans une foire, qui expriment leur haine des étrangers qui vivent en Allemagne et sont fiers d’avoir un ami qui s’appelle Moustapha, que nous voyons à leurs côtés, et qui se mêle à la conversation.
Gitai ne cherche pas à « donner un sens » à l’incident. Pas directement en tout cas. Son film décrit le processus d’une disparition. D’une certaine façon, plus nous écoutons et plus nous regardons, plus l’événement se défait dans le temps et nous renvoie à l’Histoire qu’il représente. »
Uri Klein, « The Man Who Wanted to Be Elvis Murdered A Man Who Maybe Was A Jew »,
Ha’aretz, 13 novembre 1993
Image Nurith Aviv, Max Rheinländer Montage Dominik Moll, Éric Carlier Son Daniel Ollivier
Musique Simon Stockhausen
Production Agav Films, La Sept, CNC (France), Channel Four (Royaume-Uni), RAI 3 (Italie), Eurimages
FESTIVAL
• Locarno : Festival internazionale del film 1994