UN film de Denis GERAULT
Genèse du projet
A l’heure où le monde bascule dans l’irrationnel, j’ai voulu, dans ce documentaire de 90 mn, explorer de quoi sont porteurs des jeunes multi-diplômés, interroger leurs aspirations et leurs engagements. Capables de solliciter un nouvel imaginaire, ils pourraient être acteurs des changements nécessaires face aux enjeux climatiques, environnementaux, sociaux et économiques.
La jeune Eleonora a quitté l’Italie pour s’affranchir des injonctions de sa famille qui l’engage, avec son master d’histoire et de philosophie obtenus, à intégrer l’administration et fonder un foyer. Arrivée à Paris, elle trouve le moyen d’une autonomie matérielle mais une question la taraude : « que vais-je faire de ma vie ? » Au terme d’un cheminement tâtonnant de 4 années, elle intègre un master de développement durable à Sciences Po. Eleonora fait la connaissance d’autres jeunes de sa génération qui, tout comme elle, s’interrogent sur leur époque et désirent trouver le moyen de donner du sens à leur existence.
Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en énergie et environnement, Nicolas devient volontaire de la transition énergétique dans le cadre d’un service civique. Il se forme ensuite à la gouvernance partagée, à l’intelligence collective pour soutenir les diverses transitions écologiques. Puis il devient un animateur de la fresque du climat, de la fresque des déchets et de l’atelier « inventons nos vies bas carbone ».
Noémie débute sa formation par un BTS de Management Hôtellerie Restauration, qu’elle poursuit d’une licence en pâtisserie. Au cours des divers emplois qu’elle exerce, elle prend conscience que la rentabilité qui prévaut en restauration et hôtellerie s’accompagne de gaspillages à outrance, de conduites managériales autoritaires, de conditions d’emploi dégradées, et de personnels minés psychologiquement et physiquement. Afin d’être en mesure d’apporter des réponses au sein de cet univers professionnel, Noémie suit un master en RSE (responsabilité sociale des entreprises). Pendant la covid, Guillaume fait la rencontre d’une jardinière employée des parcs et jardins parisiens. Le dialogue qu’il engage avec elle le conduit à reconsidérer sa formation en philosophie. Guillaume décide d’abandonner sa thèse de doctorat pour suivre une formation de jardinier paysagiste à l’école Du Breuil. « La maîtrise de la nature est une illusion » dit-il. « Il faut composer avec elle pour créer des environnements naturels viables et écologiques ». Sa formation de paysagiste achevée, Guillaume compte contribuer, avec les végétaux, à rendre les villes plus fraîches, à créer des environnements urbains plus résilients. Il veut aussi, au sein de mouvements associatifs participer au travail de sensibilisation à l’écologie, à l’environnement, et partager, dans la fréquentation d’une jeunesse lucide et consciente des défis qui l’attendent, des affects positifs et joyeux.
Noémie, non sans une certaine émotion, déclare, en guise de conclusion, « nous poursuivons un combat que nous n’avons pas voulu, combat débuté par nos aînés, et nous avons la force, par les enfants que nous aurons, de transmettre d’autres axes de lecture de notre monde pour créer un monde meilleur dans des environnements préservés ».
Si le film peut revêtir, parfois, la forme d’une fiction, les jeunes protagonistes sont parfaitement conformes, par leurs propos, à ce qu’ils ont dit lors des interviews approfondies préalables à la réalisation du film, à ce qu’ils sont et ce qu’ils font dans la vie.